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Vitrine d’octobre : B.S.Johnson

B.S.Johnson est un écrivain britannique né en 1933 à Hammersmith.  D’origine modeste, autodidacte, il sera une figure marquante de l’avant-garde anglaise tant dans le domaine littéraire que dans ceux de la télévision ou du cinéma.  Miné par les problèmes affectifs, l’alcool et l’absence de reconnaissance, il mettra fin à ses jours le 13 novembre 1973.

C’est en 2002 que la maison d’édition Quidam se décida à le faire découvrir au public français alors même qu’il est encore largement méconnu de l’anglais.  5 de ses romans sont parus chez Quidam : Albert Angelo, Christie Marly règle ses comptes, Les Malchanceux, Chalut, R.A.S. infirmière-chef : une comédie gériatrique, ainsi que la superbe biographie que lui a consacré Jonathan Coe : B.S.Johnson, histoire d’un éléphant fougueux.

Ce qui frappe au premier abord à l’ouverture d’un de ses livres, c’est la rupture formelle.  La narration sous forme de comptabilité double dans Christie Marly règle ses comptes, les pages trouées dans Albert Angelo ou encore les feuillets non reliées des Malchanceux, vendu sous forme d’une boîte.  Mais cette radicalité formelle n’est jamais gratuite.  Elle s’ancre à plein dans le réel, dont il s’agit de rendre compte.  Comment le dire, ce réel, après Joyce, après Beckett?  Si ce n’est en dynamitant l’espace du livre.  Les feuillets épars des Malchanceux traduisent les cahots hasardeux d’une mémoire à l’oeuvre, les manques dans le texte de R.A.S. infirmière-chef figurent ceux de consciences s’amenuisant avec l’âge…

Jamais non plus le lecteur ne ressent l’artifice.  Car la forme, chez tout grand auteur (et B.S.Johnson est incontestablement de ces grands-là), est utilisée, puis désamorcée.  Dans son utilité réside déjà son oubli.  En ce sens, jamais lecture aussi formelle ne s’est révélée aussi « facile », allant de soi.  Rarement un auteur aura été aussi loin dans la rupture avec ce qui précède sans perdre le lecteur. Sans aucun hermétisme.  Ce qu’on ressent, chez B.S.Johnson, est le contraire de l’artifice ; une émotion juste, parfaitement dite et transmise.

Et un mois ne sera pas de trop pour vous le faire découvrir ou re-découvrir.

Claro (qui sera chez nous pour ça le 02 octobre) nous touchera un mot (voire plus) de sa découverte de B.S.Johnson.

Le 12 octobre, nous recevrons Pascal Arnaud, éditeur chez Quidam (en fait Quidam, c’est Pascal Arnaud), Vanessa Guignery, traductrice de B.S.Johnson, histoire d’un éléphant fougueux et Jonathan Coe (hé oui), auteur (entre autres bien sûr) de la biographie en question.

Et puis, on est prêt à vous en parler, encore et encore…  Faudra même nous arrêter parfois!

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(4 commentaires)

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  1. Que dire de cette lecture qui ma litteralement subjugez … royale ?

  2. (ah flûte j’avais pas vu… Jonathan Coe ! Ben mon colon !)

    1. En fait on est Kim Jong Il! Et on est pas mort…

  3. Wow… vous ouvrez à peine et déjà vous avez Claro ? But… who are you ?

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