Adieu!

suicide
Bon ben ça y est : on quitte Facebook!

Loin de nous l’idée d’en faire un événement. Mais comme certains d’entre vous avaient pris l’habitude de nous y suivre, il nous a semblé utile de vous en avertir et d’en expliquer certaines des raisons.

  • Facebook c’est inutile. Alors que le réseau social nous permit, pour partie, de faire connaitre et le blog et la librairie, ainsi que de nous faire découvrir et des auteurs et des livres, il est devenu, « contraintes mercantiles » obligent, une inutilité chronophage. Le blog reste bien lu (chaque article est lu par près de 1000 personnes, tout de même). La librairie gagne encore en fréquentation. Et cela indépendamment des « sponsorisations » de ses articles sur le réseau. Qui plus est – et là est peut-être, pour nous l’essentiel -, cela fait des lustres que nous n’avons plus rien découvert de vraiment intéressant grâce à Marc Zukerberg.
  • Facebook c’est déprimant. Certes, nous aurions pu conserver, même ad minima, notre présence sur ce réseau et nous acclimater à l’inutile. Vivre, après tout, n’est pas non plus chose fort utile. Oui, mais voilà, Facebook est devenu aussi guilleret qu’Alep un jour de neige. A vouloir visibiliser – avant de le rentabiliser mieux – les plus actifs sur le réseau (à ne pas confondre avec les plus actifs du réseau), Facebook est devenu un réceptacle pour les vase clos. Tu cliques, tu reçois des clics. Tu likes, tu reçois des likes. Ou alors tu raques. Et finalement, la place visible étant accordée à celui qui, dès le début, ameute le plus, seul le majoritaire est consacré. Cela entraînant le réflexe « pute à likes » : je fais simple, drôle et virulent, étant entendu que c’est la seule façon d’utiliser le majoritaire comme piédestal. Et ainsi le réseau s’en trouve à consacrer a) le philosophe en goguette qui tente péniblement de rameuter sa cour à coups de baratin néo-deleuzien b) la passionaria de gauche qui nous régale des soucis intestinaux qu’elle dit éprouver à la vue de l’état du monde c) l’apprenti-polémiste qui s’essaie à la virulence en supprimant systématiquement les commentaires de son fil pouvant déplaire au plus grand nombre d) le grand-écrivain-en-devenir (depuis 20 ans) qui nous fait part de son intimité stomacale à chaque remise de prix e) l’éditeur mondialement connu (sur facebook et par ceux qu’il édite sans les payer) f) l’artiste instagram g) le militant hyper engagé qui ne se déplace qu’en chaise à roulettes du frigo à l’ordi h) le Michel Dufranne i) le chroniqueur hyperkinétique scriptopathe et graphomane dont personne ne lit les chroniques mais qui continue, continue, continue, continue, continue, continue, continue j) l’intellectuel-padawan-qui-pense-que-la-contemporanéité-est-pensable-et-trouvible-dans-Transformers-mais-que-la-philosophie-analytique-c’est-tout-caca-et-que-si-t’es-pas-d’accord-t’es-pas-pop… Sous couvert d’échanger, on ne fait que communiquer, sous prétexte de défendre des convictions, on n’étend que de plates opinions. Et d’outil, ce monde virtuel devient celui de l’emporte-pièce, du prêche de convaincu et de l’admiration égotiste en comités auto-satisfaits. A vous en faire détester Deleuze, les idéaux de gauche, les chats, les chaises à roulettes et le Michel Dufranne. Et ça, d’autant qu’il est devenu algorithmiquement impossible d’y échapper, c’est vraiment, mais alors là vraiment déprimant…

Si vous voulez nous suivre – enfin, pas nous, mais ce qu’on y met -, il vous suffira donc de passer plus régulièrement ici, de vous inscrire au flux RSS ou à notre newsletter, de partager ce qui vous y intéresse sur ces réseaux honnis ou – on sais, l’idée est un peu folle, on en frémit – de passer nous voir en vrai – brrrrrr.

Dans une semaine, on coupe.

 

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(17 commentaires)

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    • Pierre on 30 octobre 2016 at 12 h 05 min
    • Répondre

    Bravo pour votre position !

    Il y a des lustres que les intellectuels et autres êtres encore pensants auraient dû se libérer de la plate-forme mercantile du milliardaire. Certains l’ont fait fort heureusement, mais ce n’est qu’une minorité.

    Il n’y a en effet aucun échange qualitatif sur Facebook.

    Bizarre de voir à quel point les gens de la planète entière se sont soumis à ce géant de la vacuité.

    « On se retire de Facebook, non de l’existence » écrivez-vous !!! Trop drôle et cela mesure bien le degré de dépendance des gens par rapport à Facebook.

    Mais vous passez quand à l’action ? Nous sommes le 30 octobre.

    1. Hé bien, c’est fait depuis une dizaine de jours. Et j’en suis bien aise…

  1. je ne passais pas souvent, pas assez à la librairie, je vais rémédier à cela et bravo de considérer que FB ne sert à rien 😉

  2. Félicitations! Conseillerais cependant une présence sur Twitter, que j’utilise un peu, malgré l’envahissement d’images jointes qui contredisent le principe de base de cet outil de communication.
    (Grâce à un ami je viens de découvrir votre site, et votre librairie, que j’ajouterai à mon itinéraire livresque, aux côtés de Tropismes, La Licorne, Het Ivoren Aapje, Images, Aden, Les Yeux Gourmands, La Vieille Chéchette…)

    1. Merci! Vous avez des amis de qualité! Quant à Twitter, non merci. On aura assez de mal à se désintoxiquer d’un réseau que pour ne pas se jeter de suite dans les griffes d’un autre…

  3. Bien dit et bien vu, mais continuerai à utiliser Facebook malgré les likes à tout va, les analyses et les polémiques les plus stériles possibles, tout simplement comme un des outils de diffusion mis à notre disposition bon gré mal gré.
    Et vous retrouverai en vrai ou via la newsletter, cher voisin.

    • Claire on 14 octobre 2016 at 18 h 28 min
    • Répondre

    C’est cohérent avec vos valeurs donc je vous suivrai sur votre site. Bravo pour votre engagement et merci.

    1. Ah mais grand merci à vous!

    • Alexia on 14 octobre 2016 at 0 h 32 min
    • Répondre

    Faire une petite newsletter n’est pas insensé non plus…;-)

    1. Ah ben on y pense, on y pense…

      1. Je suis très pour la newsletter, les flux RSS passent de plus en plus souvent dans les spams et j’oublie d’aller regarder les spams. Puis Facebook, c’est le plus désagréable des réseaux sociaux, il y en a de plus sympas, moins contraignants et qui ne donnent pas envie de perdre (encore une fois) foi en l’humanité…

        1. Et hop : newsletter créée!

        • Denis on 14 octobre 2016 at 22 h 25 min
        • Répondre

        Je like !

    2. Et hop c’est fait!

      • LECOMTE on 16 octobre 2016 at 20 h 58 min
      • Répondre

      Pour la news letter également…

    • Massoud Françoise on 13 octobre 2016 at 19 h 49 min
    • Répondre

    Bien dommage de ne plus pouvoir vous suivre, je ne suis plus en Belgique mais ainsi vont les choses et c’est votre décision. Bonne continuation…

    Françoise de chez Oups

    1. Bonjour Françoise,
      Attention à ne pas confondre : on se retire de Facebook, non de l’existence… Il vous est toujours loisible de nous suivre sur le blog, et même de commenter.
      Belle journée à vous.

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