« Atlas historique du Proche-Orient ancien »

Cet atlas de grand format offre un panorama complet du Proche-Orient ancien, depuis les prémices de la sédentarisation, il y a plus de 20 000 ans, jusqu’au tournant de notre ère. Il rassemble à la fois des cartes synthétiques permettant de suivre l’évolution culturelle et politique du Proche-Orient dans la durée, mais également des cartes plus focalisées sur une région précise ou plus thématiques. Des balbutiements natoufien de l’agriculture à la fin du grand Empire Séleucide, les quelques 150 cartes de cet atlas sont accompagnées d’un état des recherches les plus à jour par une cinquantaine d’experts reconnus.

Oui, certes, me direz-vous, mais pourquoi encore lire un atlas, alors que l’information par l’image semble, quel qu’en soit son domaine d’application, pouvoir être aujourd’hui parfaitement assumée par le net? Hé bien, lire un atlas – quand il est comme ici remarquablement conçu – démontre justement qu’une carte et la lecture qu’on en peut faire dépendent étroitement de leur contexte de présentation, et que sa seule monstration n’en épuise jamais le sens. À la lecture de cet atlas, on se rend compte combien le voyage de notre œil est à la fois organisé, cadré, par la succession des planches et des textes, et libéré par celle-ci. On se prend ainsi très vite à laisser l’œil trainer sur un coin de carte, puis sur un autre. On compulse une carte, puis, relativement à cette première, une autre, puis une autre encore. On s’intéresse au destin d’une région. On constate que le plateau du Golan fut l’une des premières régions agricoles. On se demande alors si les mécanismes de construction en ont été affecté, s’il y eut des mouvements de colonisation provenant d’Egypte ou de Mésopotamie, si ce développement précoce eut des répercussions sur la production de céramique ou de l’écriture… On cherche des corrélations. On construit des ponts d’une carte à l’autre, d’un texte à l’autre, d’une région à l’autre, d’une période à l’autre. On tisse des liens. On voyage. On explore.

La succession signifie aussi. Comme l’articulation entre l’image et le texte, là du moins où le second ne fait pas que « légender » la première, ni la première « illustrer » le deuxième. Là où l’accès à la carte virtuelle arrête la curiosité – on serait tenté de dire qu’il la sanctionne -, offre comme une fin, un assouvissement à un processus, la succession de l’atlas force la curiosité à se régénérer encore et encore. Et se révèle ainsi encore un mode de savoir d’une extraordinaire richesse.

Atlas historique du Proche-Orient ancien, sous la direction de Martin Sauvage, Belles Lettres & Institut Français du Proche-Orient.

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