Deslaumes, Etienne – ptyx https://www.librairie-ptyx.be "Hommes, regardez-vous dans le papier" H.MICHAUX Thu, 25 Apr 2019 08:01:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.1.1 « Journal ambigu d’un cadre supérieur » de Etienne Deslaumes https://www.librairie-ptyx.be/journal-ambigu-dun-cadre-superieur-de-etienne-deslaumes/ https://www.librairie-ptyx.be/journal-ambigu-dun-cadre-superieur-de-etienne-deslaumes/#comments Tue, 03 Jul 2012 17:05:36 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=725

Lire la suite]]>  

si le portrait que je dresse d’Ysabelle peut sembler à charge, je rappelle que je n’ai pas voulu dénoncer des individus en tant que tels.  J’ai voulu mettre en scène un système et des individus dans ce système.

Le ton est donné.  E*** est cadre supérieur chez Minerve Immobilier.  Il décrit de l’intérieur la vie de l’entreprise et uniquement la vie de l’entreprise.  Ysabelle, « Kaka la cochonne », Paul « Bourré », la « Fofolle », ne se limitent (probablement) pas aux portraits décapants et sans concession qu’en dresse froidement Etienne Deslaumes.  Mais seul l’être en entreprise l’intéresse.  Et ce qu’il nous en donne à voir est drôle, certes, mais aussi à la fois éclairant et terrifiant.

Les abus de pouvoir, le harcèlement moral sont régulièrement dénoncés depuis plus de dix ans.  Ils perdurent, mais dissimulés sous le masque du compromis pervers, de la soumission en partie consentie, voire souhaitée.

L’individu en entreprise est fourbe, sans pitié, lâche.  Son infamie n’a d’égale que celle du système qui l’emploie.  Tous les actes posés en son sein ne sont animés que par l’intérêt, la couardise.  Toute tête qui dépasse doit être coupée.  Les différences que représentent le pédé, l’alcolo, ne sont tolérées que dans la mesure où elles permettent de mieux les asservir.

L’entreprise est une formidable machine à uniformiser.  La différence y est traquée, humiliée, souvent matée : ce qui distingue est forcément problème.

Mais le pire est que cette asservissement s’incarne à ce point dans l’individu qui le sert, que, telle une victime attachée à son bourreau, l’employé, le cadre, en devient son plus fervent défenseur.  Et le constat, drôle et incisif, que dresse l’auteur de cette servitude volontaire est sans appel.

 Je ne sais pas si l’homme est bon, au naturel, mais une chose me paraît certaine : il ne l’est pas et, probablement, il ne peut pas l’être, dans une organisation.

Etienne Deslaumes, Journal ambigu d’un cadre supérieur, 2012, Monsieur Toussaint Louverture.

]]> https://www.librairie-ptyx.be/journal-ambigu-dun-cadre-superieur-de-etienne-deslaumes/feed/ 1