Heidegger, Martin – ptyx https://www.librairie-ptyx.be "Hommes, regardez-vous dans le papier" H.MICHAUX Thu, 25 Apr 2019 08:01:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.1.1 « Le commencement de la philosophie occidentale » de Martin Heidegger. https://www.librairie-ptyx.be/le-commencement-de-la-philosophie-occidentale-de-martin-heidegger/ https://www.librairie-ptyx.be/le-commencement-de-la-philosophie-occidentale-de-martin-heidegger/#respond Fri, 15 Dec 2017 07:22:36 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=7322

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La manière de se tenir qui est celle, par exemple, de l’oiseau qui chante, nous l’appelons : chanter. La manière de se tenir de l’étant qui est, nous l’appelons : être.

Penons un homme dans le désert s’éloignant d’un puits. Quand pourra t’on dire que le lien qui unit l’homme au puits est le plus fort, le plus palpable?  Sera-ce celui où l’homme s’y abreuve? Ou bien celui où notre homme, déshydraté, n’en concevra plus que le souvenir désespéré? La force du lien qui unit irréductiblement notre marcheur et l’eau du puits n’est-elle pas plus prégnante quand, précisément, l’écart entre les deux les rend indiscernables l’un à l’autre? Ce qui nous lie au commencement de la philosophie est saisissable par cette métaphore. Ce qui doit nous unir à lui est rendu plus urgent par la distance même qui s’est faite entre ce début et ce maintenant.

Traduire n’est pas simplement échanger une langue étrangère contre notre propre langue, mais est ce mouvement qui tra-duit, qui vous trans-porte avec la puissance originale de votre langue à vous au cœur de la réalité du monde qui se fait connaître dans la langue étrangère.

Ce volume des Œuvres de Martin Heidegger est issu d’un cours de 1932 dans lequel, par l’entremise d’un retour aux textes d’Anaximandre et de Parménide, il s’intéresse au commencement de ce qu’on appela par la suite « philosophie ». En pointilleux (et inventif) philologue, Heidegger voit dans ces fragments se dessiner un triple mouvement qui irriguera toute la pensée qui le suivra, quand bien même celle-ci en aura perdu la mémoire précise. En même temps que débute, selon lui, une réflexion sur la connaissance, celle-ci s’incarne dans et par un questionnement sur ce qu’est « être », ce questionnement étant lui-même intrinsèquement traversé par celui de son « apparaître ». Percevoir, commencer, être : trois mouvements dont les dynamiques sont indissociables. Bien plus alors qu’un début issu de rien – et dont il s’agirait aujourd’hui de retrouver la force – de réflexion sur l’être, c’est la question même de ce qu’est « être » qui se trouve donc liée à celle de « commencement ».

Il faut bien garder à l’esprit ceci : il suffit déjà, et seulement, qu’un questionnement s’inquiète de l’être, pour que l’être soit trouvé. Mettre ainsi en question, rien qu’à ce titre, vous apporte la trouvaille essentielle ; et l’être ne demeure cette trouvaille que pour autant et aussi longtemps qu’une question persiste à s’enquérir de lui. […] Seulement pendant ce temps, « il » (l’être) y a être!

On ne résumera pas ici en quelques mots ce texte majeur. On vous invitera à le lire. En toute confiance. Car ce biais – celui de ce livre, comme celui du « commencement » – nous parait être une des portes d’entrée les plus accessibles – oui oui accessible… – à l’une des pensées les plus décisives qui soit.

… car le même est aussi bien percevoir qu’être.

Martin Heidegger, Le commencement de la philosophie occidentale, Interprétation d’Anaximandre et de Parmènide, 2017, Gallimard, trad. Guillaume Badoual.

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Vieux brol 7 : « Etre et Temps » de Martin Heidegger ». https://www.librairie-ptyx.be/vieux-brol-7-etre-et-temps-de-martin-heidegger/ https://www.librairie-ptyx.be/vieux-brol-7-etre-et-temps-de-martin-heidegger/#respond Tue, 15 Oct 2013 07:43:20 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=3258

Lire la suite]]> Etre et tempsNe subsiste bien souvent de certains livres, dans nos esprits assommés par la « nouveauté  » , qu’une vague idée, que le souvenir lointain (et bien souvent déformé) de commentaires.  N’en surnage que l’impression d’un déjà connu, d’un déjà lu, qui les fait irrémédiablement verser dans les limbes de ce qui n’est définitivement plus à lire.  D’où l’idée de cette série de chroniques de retours aux textes lus.  Sans commentaires.

La question de l’être est aujourd’hui tombée dans l’oubli.

Cependant la « substance » de l’homme n’est pas l’esprit en tant que la synthèse d’âme et de corps, mais bien « l’existence ».

Avec la « T.S.F. », par exemple, le Dasein est en train d’opérer un dé-loignement du « monde » dont on ne peut encore embrasser du regard le sens qu’il aura pour le Dasein mais qui prend le chemin d’un élargissement désintégrateur du monde ambiant quotidien.

comme le « on » fournit d’avance tout jugement et toute décision, il ne laisse plus aucune responsabilité au Dasein.  Le « on » peut, pour ainsi dire, se permettre qu’ « on » ait recours à lui constamment.[…] Et comme le « on » se porte constamment au-devant de chaque Dasein en le dispensant d’être, il maintient et accentue son opiniâtre domination.

Pour pouvoir se taire, le Dasein doit avoir quelque chose à dire, il doit disposer d’une véritable et riche ouvertude de lui-même.  Alors éclate le silence-gardé et il cloue le bec au « on-dit ».

Assurément ce n’est qu’aussi longtemps que le Dasein, donc la possibilité ontique d’une entente de l’être, « est » qu’ « il y a » être.  Si le Dasein n’existe pas, alors il n’ « est » pas non plus d’ « indépendance » et il n’ « est » pas non plus d’ « en soi ».

C’est en définitive l’affaire de la philosophie d’empêcher que « la force des mots les plus élémentaires » où s’exprime le Dasein, ne soit aplatie par le sens commun jusqu’à une inintelligence qui, à son tour, va fonctionner comme une source de faux problèmes.

Etre il n’ « y a » que dans la mesure où la vérité est.  Et elle « est » seulement dans la mesure où et aussi longtemps que (un) Dasein est.  Etre et vérité « sont » cooriginaux.

Le parti-d’y-voir-clair-en-conscience déterminé comme être vers la mort n’annonce pas non plus une retraite pour fuir le monde, mais pousse, au contraire, en dissipant toute illusion, à la résolution d’ « agir ».

la substance de l’homme est l’existence.

La vérité, entendue au sens le plus original, appartient à la constitution fondamentale du Dasein.

Pour pouvoir se mettre « pour de bon » à l’ouvrage au point de se « perdre » au milieu du monde des utils et pouvoir exercer son activité, le soi-même doit s’oublier.

La transcendance ne consiste pas dans l’objectivation ; c’est celle-ci qui présuppose celle-là.

Le lendemain dans l’attente duquel demeure la préoccupation quotidienne, c’est l’ « éternel hier ».

Et puisque finalement le sens de être en général passe pour aller, sans question, de soi, la question du genre d’être du monde-historial et du mouvement de l’aventure en général passe pour être « au fond » stérile – l’art de compliquer ce qui est simple en chicanant sur les mots.

« Se » perdant dans une foule d’occupations, celui qui n’est pas résolu « perd son temps » au milieu d’elle.

Le on, qui ne meurt jamais et mésentend l’être vers la fin, donne cependant de la fuite devant la mort une explicitation caractéristique.  D’ici à la fin « il a toujours encore du temps ». […] « maintenant juste encore cela, ensuite cela, et seulement encore cela et ensuite… ».  Ici la finitude du temps ne risque pas d’être entendue ; au contraire devant ce temps, qui va encore et « continue d’aller », la préoccupation n’a d’autre but que d’en rafler le plus possible.[…]  On ne connaît que le temps officiel qui, nivelé comme il est, est à tout le monde et n’est donc à personne.

Martin Heidegger, Etre et Temps, 1986, Gallimard.

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