Helder, Herberto – ptyx https://www.librairie-ptyx.be "Hommes, regardez-vous dans le papier" H.MICHAUX Thu, 25 Apr 2019 08:01:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.1.1 « Les cent pas » de Herberto Helder. https://www.librairie-ptyx.be/les-cent-pas-de-herberto-helder/ https://www.librairie-ptyx.be/les-cent-pas-de-herberto-helder/#respond Tue, 05 Nov 2013 08:53:33 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=3444

Lire la suite]]> Herberto Helder« Les cent pas » forme un recueil de textes hybride.  Entre relation de vagabondages, purs exercices de style, récits rêvés d’alcoolisme, « Les cent pas » offre d’abord peu d’emprise à une appréciation d’ensemble.  Et puis, peu à peu, se dégagent de cet hétéroclite, cet entrelacs, des constantes, des thèmes, une pratique de l’écriture dont on reconnaît en chaque parcelle du livre la même ambition.

le style, c’est une façon subtile de déplacer la confusion et la violence de la vie au plan mental d’une unité de sens.

Lire Helder, c’est comme approcher Michaux, Kafka, Walser, Pessoa, Jahnn.  Non qu’il leur ressemble.  Il partage au contraire cette faculté commune à chacun de ceux-là de ne ressembler à aucun.  C’est donc d’abord plonger dans une originalité radicale.  Perdre ses repères.  D’abord en situant ses personnages dans l’abîme, dans leurs assuétudes, en les faisant côtoyer au plus près les laissés-pour-compte, le bas de l’échelle et dès lors en rendant compte du monde qui les entoure par le prisme d’une vision qui est enchâssée dans ces abîmes.

Et l’on constate toujours que c’est dans l’abîme que l’ascension commence.

C’est aussi une originalité qui se fonde parfois dans un réel qu’il se plait à inverser.

C’était un chien qui avait un marin.

Mais, dans ses errances anversoises, bruxelloises ou hollandaises, naviguant aux seuils de la terreur et de la folie, hanté par la mort et la solitude (cette nécessité douloureuse : Le malheur, c’est de se suffire.), c’est d’un refus obstiné du futile dont nous parle Helder.

Je ne veux pas être futile.  C’est l’unique péché de l’esprit.  Le pourquoi de la vie, j’y consacre l’essentiel de mes forces.

Helberto Helder fait partie de ce Panthéon d’auteurs rares dont le projet n’est pas de dire la réalité mais de la faire advenir.

Je ne traite pas mon œuvre à la légère.  On doit veiller sur ce qui a réussi à s’élever, en bravant les menaces et les dangers, aux conditions de la réalité.

Herberto Helder, Les cent pas, 2013, Chandeigne.

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