Stamm, Peter – ptyx https://www.librairie-ptyx.be "Hommes, regardez-vous dans le papier" H.MICHAUX Thu, 25 Apr 2019 08:01:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.1.1 « La douce indifférence du monde » de Peter Stamm https://www.librairie-ptyx.be/la-douce-indifference-du-monde-de-peter-stamm/ https://www.librairie-ptyx.be/la-douce-indifference-du-monde-de-peter-stamm/#respond Tue, 04 Sep 2018 07:42:41 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=7776

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Pour la première fois j’avais senti en écrivant que je créais un monde vivant.

En trente sept courts chapitres, Peter Stamm nous conte l’histoire d’un homme qui rencontre une femme, Lena, à qui – cette dernière lui faisant penser à la femme passionnément aimée – il se propose de raconter l’histoire d’amour qu’il a vécue avec Magdalena, il y a bien longtemps. Histoire dont, écrivain, il s’empara par après pour écrire un livre.

 Ce sont les erreurs, les asymétries qui rendent notre vie possible d’une façon générale.

À l’heure où la « marge », « l’écart », le « différent », « l’informe » ont tendance à devenir les tartes à la crème d’une création artistique qui déclare haut et fort se méfier de toute forme pouvant apparaître comme trop systémique (ce qui leur permet, au passage, de légitimer leur paresse à en construire une), Peter Stamm a l’intelligence de toujours manier l’une – la « marge » – et l’autre – le « système » – avec autant d’intelligence que de bienveillance. Il s’agit bien, dans La douce indifférence du monde, de dire une identité qui vacille, qui devient incertaine. Et qui, ce faisant, entraîne dans ses incertitudes le monde dans lequel elle semble se diffracter ainsi que ceux qui y évoluent. Et ainsi se saisit-il bien de ce qui dérange la normalité. Mais c’est bien la structure qu’il crée pour exprimer ces vacillements, aussi imparable que subtile, qui rend perceptible l’acuité de cette identité en perte d’équilibre. Et cela en plongeant le lecteur dans les mêmes affres que ses personnages.

un texte littéraire a besoin d’une forme, d’une logique, que notre vie n’a pas.

Si notre vie, effectivement, n’a pas de structure, ce fait même ne paraît être perceptible qu’en lui dédiant une forme. En cela, le trouble qu’elle génère semble rejoindre celui de la vie en dérive dont elle rend compte.

Peter Stamm, La douce indifférence du monde, 2018, Christian Bourgois, trad. Pierre Deshusses.

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