Lire n’est pas cette opération, quasi automatique, par laquelle nous condamnerions notre regard à suivre sur une page un fil jusqu’à son bout. Fil qu’il suffirait à notre regard de laisser dérouler placidement pour en saisir tout ce qu’il tisse.
André Dael écrit. Il ne dessine pas, ne peint pas, n’élabore pas une œuvre plastique. A l’encre de chine, dans des « cases » de tailles diverses, il écrit. D’un espace l’autre, en leur sein ou en débordant, se devinent des reliefs, des forêts, des eaux, des villes, des êtres parfois. Il arrive que les suites bien ordonnées des cases se brisent, que des halos en sourdent.
Que signifie porter un regard ? Qu’est ce qui en rompt la linéarité ? Quels rapports entretiennent tout et parties ? Qu’est-ce que lire ?
Toutes questions – et tant d’autres en découlant – que pose la pratique de cet écrivain atypique. Et qui, précisément par sa différence, offre à l’écriture des ailleurs d’une inventivité et d’une originalité remarquables.
Comme toute oeuvre n’interrogeant pas la pratique dans laquelle elle s’inscrit ne vaut rien, toutes celles se construisant sur cet enjeu-même requièrent d’autant plus notre intérêt soutenu. Et vous aurez quatre mois – dès mi-février – pour contempler sur nos murs un échantillon de cette invitation à subtilement affiner et renouveler le sens de ce qu’est lire…
On s’extasie dès le 20 février. On boit le 03 mars dès 18.30.