Pléthore de textes déferlent sur les tables de librairie déjà débordantes qui « s’ancrent » dans le réel, s’en « inspirent », s’en déclarent subjugué ou au contraire prétendent en éclairer des pans ombreux. Il y a impression d’une foison de réel. Peu cependant, s’ils l’utilisent, en questionnent la fonction même. Semblant se laisser aller à la facilité de ne pas avoir à investir une partie de leur projet, à ne pas « imaginer », ils l’utilisent sans questionner l’outil même.
Eric Vuillard, s’il semble au premier abord se situer dans cette lignée, s’en éloigne pourtant radicalement. Il y a, comme de parler de soi ou d’investir la fiction, un art de parler de l’autre ou de s’appuyer sur le réel. Et comme il l’avait déjà démontré avec maestria dans « La bataille d’Occident », Eric Vuillard confirme en maîtriser les fils dans son dernier livre « Tristesse de la terre ».
Nous sommes donc très heureux d’accueillir ce dernier (dès 18.30) pour plonger ensemble dans une œuvre décidément importante. Avant de plonger (au moins les lèvres) dans un verre de vin…