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Vitrine d’avril 2014 : Islamophobie.

islamophobieIl en est des haines de l’autre comme des modes.  Si la couleur, la matière des tissus, la coupe changent, la fonction d’habiller reste.  Ainsi donc du xénophobe qui n’a besoin du xénos que pour s’en défier (ou pire pour l’utiliser de manière à ce que d’autres s’en défient).  Quel qu’il soit, l’autre n’a pour fonction que d’être revêtu des oripeaux qui permette au xénophobe d’haïr.  Il n’est que l’excuse vers laquelle diriger une haine qui toujours cherche à exercer son emprise.  Le support sur lequel cristalliser nos craintes.  Et parfois l’autre est juif, parfois il est noir, ou flamand, ou wallon, ou homo…  Souvent, de nos jours, il est musulman.

Eclairer ce versant sombre de notre époque nous a semblé d’autant plus crucial, qu’à ce jour, sa virulence se gonfle de l’habitude.  A tel point que d’aucuns ne se contentent plus de la dissimuler sous la défense d’une sacro-sainte laïcité (et c’est de moins en moins un oxymore!), d’une préférence économique, ou de la préservation d’une « identité culturelle », mais cherchent même à en contester la réalité.  Non pas même : « Je ne suis bien sûr pas islamophobe! » mais : « Il n’y a pas d’islamophobie. Cela n’est qu’un « concept creux destiné à rassembler autour d’eux les tenants d’un multiculturalisme béat » ».  On démonte donc le signifiant.  On le vide de ce qu’il désignait pourtant clairement.  On l’accuse de rassembler des buts sournois.  On en sape peu à peu non pas la réalité mais, bien plus important encore, la croyance en celle-ci.  Et on peut d’autant mieux investir une réalité de ses peurs, ses craintes, ses délires, qu’on se défend de la nommer.  Et, ainsi, la haine de l’autre peut s’installer, tranquillement, naturellement.

Face à cela, de nombreuses parutions ont vu le jour qu’il nous a donc semblé important de remettre en avant.  Qu’ils reviennent sur le phénomène de l’islamophobie en lui-même, en en démontant les mythes sur lesquels la peur s’appuie (tel celui de l’islamisation supposée de notre bonne vieille europe), ou qu’ils permettent d’approfondir notre connaissance d’une religion que nous ne connaissons bien souvent que très sommairement, tous les livres que nous pourrons vous indiquer lors de ce mois vous feront découvrir, nous l’espérons, que la raison de la haine n’est jamais dans l’autre mais dans celui qui hait.  Eclairer donc.  Car, après tout, haine est fille de nuit.

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