
Dans Plus grand que les faits, il est question de cigarettes, d’incendie, d’une rencontre entre un homme et une femme, de la passion qui s’ensuit, d’un hôtel, d’une guerre, d’un canari. Au fur et à mesure que l’on progresse dans la lecture, peu à peu les motifs se précisent et s’enchevêtrent en dessinant une narration a minima. Un peu comme dans un film dont le montage serait du ressort du lecteur (le cinéma de Tarkovsky, de Haneke ou de Buñuel sont des références, importantes pour l’auteur, sans être indispensables pour le lecteur) et où se découvraient simultanément ce qui est dit et les mécanismes par lesquels quelque chose se dit.
Et de cela sourd un monde dans les cendres duquel couverait une menace. Mais aussi, malgré tout, la possibilité de s’aimer.
À la fois recueil au sens propre et long poem, Plus grand que les faits occupe une place aussi fameuse qu’atypique dans le champ de la poésie hollandaise. Dès sa parution en 2007, il suscita un engouement critique très important.
Je sais que toi quand je ne regarde pas dehors
pour entrevoir le peu
qui rend cette nuit si belle
le peu qui est plus qu’assez
tu le regarderas pour moi.
Jan Baeke, Plus grand que les faits, Vies Parallèles, trad. Emmanuel Requette