Poésie belge/épisode 3

Nous l’avouons, nous avons parfois, ici ou sur les réseaux sociaux, été durs avec la poésie belge contemporaine et la promotion qui en est faite publiquement. Sans doute aveuglés par un désir d’exigence qui a viré au dogmatisme, nous n’avons pas pris la mesure de son extraordinaire diversité et nous sommes laissés aller trop souvent au sarcasme. Alertés par quelques lecteurs attentifs (que nous remercions ici), nous sommes allés y voir de plus près et avons découvert, à travers le lien qu’elle entretient avec l’image, une poésie « bien de chez nous » dont la vitalité débordante renouvelle autant notre rapport au langage que la mise en scène de celui-ci. Osons le dire, ce sont de nouveaux pans de l’Être qui nous sont apparus! Nous vous proposerons de temps en temps, en cliquant sur des images, de découvrir des aspects inattendus de l’avant-garde belge. Fort de l’audience (que nous remercions ici) de ce blog outre-Quiévrain, nous espérons ainsi œuvrer au rayonnement de cette poésie nationale qui nous tient tant à cœur…

Épisode 3 : Pour défier la sinistrose qu’induit dans nos vies le méchant virus, la poésie est, nous le savons toussetoutoutes, un allié de choix. Mais la poésie n’est pas seule, et à côté de la cuisine grasse, de l’abus d’alcool, du sport à la télé ou de la sexualité déviante, figure en bonne place, évidemment, la danse! Quelle plus belle initiative dès lors que de réunir ces deux moyens de lutte, la poésie et la danse, dans le très joli projet « Danser le poème »! Cette belle idée conjointe – et officielle ! – de notre Souverain Poétique National Carl Norac Premier et de la Maison de la poésie de Namur – Ah Namur! La ville-poésie! Ne lui doit-on pas ces beaux vers de la comtesse de Noailles : « Villes où la tristesse et l’ennui presque exaltent le suave instinct »! -, la belle idée, donc, était, comme toute belle idée, extrêmement simple : envoyer aux organisateurs une vidéo où « la parole vivrait en harmonie avec le mouvement et le corps », où « l’on fêterait le printemps approchant en disant et dansant ». Car « la chorégraphie est un poème visible ». Et « il faut avoir une musique en soi pour faire danser le monde ».

Et c’est peu dire que le résultat fut à la hauteur des attentes – en ce compris d’ailleurs pour ceux qui n’attendaient rien. Tant de grâce! Tant de beauté! Tous ces gestes comme autant de vers. Ces saccades qui se font césures. Ces contorsions hémistiches . Ces entrechats sonnets. Le poète belge est derviche tourneur. Il est danseur de pluie. Il est dévadasi. C’est à Pachamama, à Shiva Natarj, au Serpent Hopi, rien de moins, que nous ramènent leurs ivresses choréiques. Le poète belge d’avant-garde, c’est la rencontre de Baratha Natya et de la frénésie texaveryenne, c’est la fusion extatique du désir clitoridien et de l’innocence infantile. « Danser le poème » nous rappelle, en ces temps si sombres, que le seul poème qui vaille est celui qui danse la vie…

(Il ne nous fut pas possible de vous renvoyer ci-dessous exhaustivement à l’ensemble de ce que cette belle initiative déclencha. Parfois, c’est rare, quantité et qualité vont main dans la main. Il vous faudra vous contenter de ces quatre exemples. À noter que les poèmes-danses de Patrick et Corail terminèrent respectivement deuxième et premier du concours. Car oui, comme toute bonne idée, celle-ci prenait aussi la forme d’un concours…)

clique pour danser la vie
N’aie pas peur et clique sur les dents de Voldemort pour danser la vie
Clique sur le cerisier (ou sur Patrick) pour danser la vie
Clique sur Nemo et viens danser dans la mer de la poêsie

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