Prends ça dans la tronche!

bangIl y a quelques temps nous fut commandé par un de nos clients un livre « Les rites de passages » aux éditions de L’Harmattan.  Sachez, pour bien nous faire comprendre, que les livres de l’Harmattan nous sont livrés par un intermédiaire (Nord-Sud), cette démarche nous étant imposée.  Après trois semaines d’attente patiente, faites de rappels à notre distributeur dont nous relayions les explications désolées à notre client, ce dernier décide d’envoyer un mail à l’éditeur en question. Voici leur échange de mail à partir de la première réponse de l’éditeur :

 

Monsieur,

Suite à votre mail du 09.11.13 concernant la difficulté de recevoir
l’ouvrage « Rites de passage », pourriez vous nous indiquer la
dénomination de votre librairie préférée que l’on puisse voir d’où vient le problème.
Cordialement,

Monsieur X

HARMATTAN.

 

Bonjour Monsieur,

Je vous livre le nom et l’adresse de mon librairie : il s’agit de la librairie PTYX 39 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles.  Je vous remercie de votre réponse et de la suite efficace que vous donnerez à mon message.

Bien à vous.

Monsieur R.

 

Monsieur,

Malheureusement, nous ne travaillons pas avec cette librairie alors que nous travaillons avec plusieurs autres à Bruxelles, mais, pour vous être agréable, nous pouvons vous l’envoyer en vous offrant les frais de port.  Si cela vous convient, vous me communiquer vos coordonnées de livraison et de facturation afin de vous envoyer un devis.
Cordialement,

Monsieur X

HARMATTAN.

 

Bonjour Monsieur,

Excusez-moi de ne pas avoir répondu à votre aimable proposition.  Il s’avère qu’après un long délai d’attente, la librairie PTYX chez laquelle je fais mes achats a enfin reçu ce vendredi dernier l’ouvrage en question.  Cela étant, même si j’avais du attendre davantage, en aucune façon je ne vous l’aurais commandé pour les raisons suivantes:

1. Vous avez supposé que je n’étais qu’un consommateur potentiel, et non un vrai lecteur,qui n’a qu’une obsession en tête, à savoir obtenir son livre et peu importe les moyens. C’était un peu naïf de me prendre pour ce genre de consommateur.
2. Libraire n’est pas votre métier. Vous êtes bien éditeur?
3. En me proposant de me l’adresser au prix éditeur France et franco, vous faites des gains sur le dos de vos partenaires et à leur insu. Economie de la remise aux alentours de 40% que vous consentez à votre diffuseur-distributeur Nord Sud et non seulement vous faites rater une vente à un libraire de qualité, mais en outre, dans la mesure où il recevra parce que commandé l’ouvrage qu’entre temps vous m’aurez vendu, il lui sera impossible de le retourner à Nord Sud. Double peine!!!
4. Nous n’avons pas la même conception de la commercialisation du livre. Il est navrant que ce soit un simple lecteur qui dut vous l’expliquer.
5. Vous préférez favoriser les supermarchés du livre et de l’électroménager type Fnac ou Amazon ou encore ce que vous considérez comme des poids lourds de la librairie.
6. Par votre politique commerciale vous participez de l’oeuvre de destruction du tissu de la librairie tant en France qu’en Belgique.Et le pire, à mes yeux, réside dans cette attitude, cette posture (O vous n’êtes pas seul parmi les quelques 5000 éditeurs répertoriés en France si l’on en croit Livre hebdo) qui consiste à pleurer à chaudes larmes sur la disparition des librairies et dans le même temps, dans la coulisse d’en être l’un des acteurs sans scrupules.
Aussi, cher Monsieur, comme vous le voyez, il y a un fossé, un abîme dans nos conceptions de la commercialisation du livre.
Pour moi le livre n’est pas une marchandise.
Pour vous……
Je vous souhaite une belle journée et vous salue cordialement.

Monsieur R.

 

Conclusion : Nos clients ont du mordant…

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(2 commentaires)

    • veyreat. Didier on 6 décembre 2013 at 11 h 23 min
    • Répondre

    Bonjour
    Et la réponse de l’éditeur à cette dernière missive……Si il y en a une 🙂
    Bravo et merci.

    • Mais par ailleurs on 24 novembre 2013 at 1 h 34 min
    • Répondre

    On ne parle pas de n’importe quel éditeur, en plus, mais d’une entreprise d’édition à compte d’auteur déguisée et chez qui les laboratoires de recherches se ruinent : pour être bien noté par les instances d’évaluation, il faut publier, alors on publie, quitte à payer et en se moquant d’être lu…
    Ceci dit, le fait qu’ils proposent d’envoyer le livre prouve au moins qu’ils impriment.

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