Enfoiré – ptyx https://www.librairie-ptyx.be "Hommes, regardez-vous dans le papier" H.MICHAUX Thu, 25 Apr 2019 08:01:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.1.1 « Une autre fin du monde est possible » de Pablo Servigne, Raphaël Stevens & Gauthier Chapelle. https://www.librairie-ptyx.be/une-autre-fin-du-monde-est-possible-de-pablo-servigne-raphael-stevens-gauthier-chapelle/ https://www.librairie-ptyx.be/une-autre-fin-du-monde-est-possible-de-pablo-servigne-raphael-stevens-gauthier-chapelle/#respond Fri, 02 Nov 2018 06:52:09 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=7928

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Le fait de mélanger dans une même marmite science, politique, émotions, fiction et spiritualité… a été un réel soulagement et a contribué à nous décomplexer dans notre manière systémique, horizontale et transdisciplinaire d’aborder les choses, ainsi que dans notre chemin de vie!

Sentir la sagesse des ancêtres humains et non-humains résonner en nous, laisser vibrer notre part sauvage indemne… Aller les chercher pour pouvoir les marier à ce qui nous habite, au seuil de ce siècle tourmenté. Entrer dans le temps profond.

est-il réellement possible d’aborder la fin du monde de manière profane? Nous ne le pensons pas.

ouvrir son cœur

la raison du cœur

ouvrir les yeux sur les côtés obscurs du monde

Nous avons choisi de transmettre l’élan de vie

En quelques endroits qu’on ouvre le nouveau pensum du 2Be3 de l’écologie, on tombera sur des exemples d’une terminologie qui rappellera bien plus la littérature de développement personnel que la rigueur scientifique : ouvrir le cœur, élan de vie, chemin de vie, se reconnecter à soi, temps profond, côté obscur, etc. Autant de termes qui ont la particularité de faire sens pour le plus grand nombre précisément parce qu’ils résistent à toute tentative de définition précise et rigoureuse. Ils parlent à beaucoup non parce qu’ils sont définis précisément et que leur définition est saisie par tous mais, au contraire, parce qu’ils sont suffisamment lâches que pour que chacun les investisse de son propre sens. Ils brossent le lecteur dans le sens de ses attentes. D’où leur succès. Il n’y aurait là rien de bien nouveau si ce livre se définissait et se présentait comme une énième proposition feel good. Mais ici, les auteurs flirtent à ce point sournoisement avec les frontières de la science et du grand n’importe quoi que leur production prend des teintes plus inquiétantes.

Le réchauffement climatique est un fait. Comme le sont déjà nombre de ses conséquences directes ou indirectes ainsi que la responsabilité de l’homme dans celui-ci. Si, en raison des critères de vérité qui balisent ce qu’on nomme la science, il ne fut pas possible pendant longtemps d’établir l’absolue certitude de la responsabilité humaine, cela n’est plus le cas aujourd’hui. Celui qui nie cette responsabilité ne le peut qu’en niant les principes mêmes de la science. Et l’un des grands mérites des scientifiques qui ont travaillé sur les questions climatiques ces dernières années est justement de ne s’être jamais départis de la rigueur nécessaire à établir un constat qui puisse être et fiable et reconnu par tous. Et a fortiori par ceux qui se fondaient sur les mérites de la science et du positivisme pour dénier toute crédibilité au constat climatique. Qu’aujourd’hui des teletubbies du végétal auto-proclamés collapsosophes, sous prétexte que « le réchauffement, la domination, la méchanceté, c’est la faute à la science », s’échinent à saper les fondements mêmes de la raison au profit de ce qu’il nomme le « spirituel », n’est pas sans risque. Après qu’on soit enfin parvenu à établir indiscutablement, grâce à des discours communément partagés que la science parait aujourd’hui être la seule à offrir, les causes d’une situation donnée, mettre aujourd’hui radicalement – et bêtement – en doute les paradigmes de production de ces discours ne pourra, aux yeux des suspicieux enfin convaincus, que discréditer les moyens d’action censés en pallier ou atténuer les désastreuses conséquences. S’il est important d’interroger continuellement ce que l’on fait de la raison, il parait au moins aussi essentiel de continuer à la considérer comme un bien partagé par le plus grand nombre.

Sauf si, évidemment, l’on cherche à se « reconnecter à la part féminine de la Terre-Mère » (et à se faire un paquet de thunes en vendant du bouquin)…

Pablo Servigne, Raphaël Stevens & Gauthier Chapelle, Une autre fin du monde est possible, 2018, Le Seuil.

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Non mais ça va pas non! https://www.librairie-ptyx.be/non-mais-ca-va-pas-non/ https://www.librairie-ptyx.be/non-mais-ca-va-pas-non/#respond Wed, 05 Sep 2018 17:12:38 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=7791

Lire la suite]]> Il y a peu, le gouvernement belge décida qu’il était de nouveau « légal » (cela fut déjà le cas par le passé jusqu’à ce que des instances internationales y mettent légalement le holà) d’enfermer des enfants. Comme il n’était pas dans leurs intentions de procéder inhumainement, la coalition au pouvoir se décida à construire, en bordure d’aéroport (autant rapprocher directement le bambin du moyen de transport utilisé pour son « rapatriement »: un soupçon d’engagement écologique sans doute), des locaux flambants neufs équipés de tout le confort. Profitant des congés, une première famille (une mère et ses quatre enfants) y fut logée dès ce mois d’août. Une deuxième (une mère et ses cinq enfants) y est détenue depuis le jour de la rentrée scolaire. On a beaucoup entendu s’écharper sur cette ignominie : les conditions de détention à proximité d’un aéroport qui imposent aux enfants de « profiter » de la plaine de jeux munis de casques anti-bruit*, les différents appels de la société civile (milieu associatif, milieu culturel, judiciaire) dénonçant l’abjection et la honte de cette mesure, rappels de la législation internationale bafouée, évocation du cas particulier de cette première famille rom condamnée à « rejoindre » un pays « d’origine », la Serbie, dont les enfants ne connaissent rien, ni la langue, ni les us et coutumes – pas particulièrement favorables aux membres de leur ethnie -, rappels de l’absurdité économique et politique de cette mesure… Même si pour l’instant rien n’y fait, beaucoup a été dit et tenté pour faire rendre gorge à cette mesure aussi stupide que cruelle.

Dans l’éventail déjà large des critiques adressées à celle-ci, nous parait cependant manquer l’une de celles qui s’opposent pourtant le plus frontalement à l’argument essentiel avancé par les thuriféraires de cette mesure : son pragmatisme! Le laïus est toujours le même : « Cela ne nous plait nullement d’enfermer des enfants, mais c’est la situation qui nous y contraint! Que voulez-vous que nous fassions! Si des parents s’obstinent à ne pas respecter, et ce à de multiples reprises, un ordre de quitter le territoire et à se soustraire par tout moyen à la loi, la privation de liberté temporaire est malheureusement la seule solution envisageable. Il s’agit d’une mesure douloureuse, exceptionnelle, mais dont l’exercice nous est imposé pour des raisons pratiques évidentes. » S’ensuivent alors toujours les assurances, réitérées ad nauseam, quant à l’humanité des dispositions encadrant la mesure elle-même. À ce pragmatisme ne parait jamais être opposable un quelconque argument factuel crédible. On entend, comme rappelé ci-dessus, nombre de critiques émises qui sont censées repenser, radicalement ou non, les paradigmes qui sont au fondement de cette décision (quel droit d’asile? pour qui? comment accueillir?etc.), mais aucune qui s’attache à détricoter l’essence même de la défense de cette dernière. Et cela non pas parce qu’il n’existerait pas de concepts utiles à défaire ce recours au pratique, ou de penseurs capables d’éventuellement construire  ce concept qui manquerait. Mais tout simplement parce que, effectivement, cette mesure est bien extrêmement pratique! En termes pratiques,  toute chose égale par ailleurs, il est bien raisonnable et nécessaire d’enfermer ces enfants. Et ce que cela démontre (à la fois le recours lui-même au « pragmatique » et l’absence de réaction qu’il provoque) c’est notre incapacité à désormais concevoir un monde qui ne soit pas entièrement et « utilement » régi par le « raisonnable », le « pratique », le « pragmatique », ou quel que soit le nom dont on affuble la chose.

Ces raisons pratiques deviennent alors la raison suffisante qui légitime la suspension de droits fondamentaux. Alors même que ceux-ci sont précisément censés, par leur unanime reconnaissance en tant que fondement, ne pouvoir être suspendus par rien. Ce que dénote cela – et me fout, personnellement, une trouille de tous les diables – c’est que le « pratique » est devenu à ce point hégémonique qu’il permet de justifier le pire et d’assourdir les voix de ceux qui s’y opposent**. ***

*à ne lire que cela on constate déjà ce que cette adhésion sans frein à un « raisonnable » sacro-saint entraîne ipso facto des choses qui nous paraissent fort peu « raisonnables ». À moins que tout sacrifier à la raison légitime de sacrifier la raison elle-même… Le serpent, décidément, se délecte de sa queue.

** le « point » qui clôt la formule « On n’enferme pas un enfant, point » reprise par tous les opposants à cette barbarie, nous rappelle l’évidence – ce qui est fondamental ne peut, par définition, être aménagé -, mais aussi combien celle-ci est menacée. Comme s’il était plus que jamais à craindre que ce « point » martelé soit l’occasion pour d’autres d’y opposer à leur tour un « oui, mais ce point, il est un peu court, brutal, il dénote un manque d’argument, de raison, finalement ce « point » il est intolérant, il montre combien vous refusez le débat »

*** Alors oui, on sait que ça ne fait pas nécessairement bouger les choses et que tout cela est fort décourageant, et qu’à force, on en laisserait bien tomber les bras, mais on vous convie quand même à rejoindre sur ce sujet important l’une ou l’autre des nombreuses initiatives qui se sont formées autour de cette question. En voici déjà une

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islamophobicwashing https://www.librairie-ptyx.be/islamophobicwashing/ https://www.librairie-ptyx.be/islamophobicwashing/#respond Fri, 06 Jul 2018 09:36:53 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=7718

Lire la suite]]> Ce lundi soir 03 juillet, à Anderlues, riante commune non loin de Charleroi en Belgique, une jeune femme voilée se faisait violemment agresser par deux hommes pour la seule et unique raison qu’elle portait un voile. L’acte est clairement islamophobe. Tout indique qu’il est dirigé contre ce que l’on nomme « l’allochtone », ce qu’il représente et la façon dont se le représente l’inconscient collectif. Tout cela, c’est du fait. De l’incontestable.

Hier, à la chambre des représentants, questionnée sur le sujet, Madame Zuhal Demir, secrétaire d’état à l’égalité des chances, « jeune femme issue de l’immigration étiquetée NVA »* a précisé qu’un plan allait « enfin » – sous-entendu « grâce à elle et son parti » – pouvoir voir le jour. Alors qu’elle s’est refusée en séance plénière à qualifier l’agression, elle a cependant tenu à préciser que :

Ce plan visera non seulement le racisme entendu dans sa forme classique mais également le racisme dont les «  autochtones  » peuvent être victimes de la part d’«  allochtones  », la trop faible participation au marché de l’emploi des femmes d’origine étrangère ou encore le harcèlement dont certaines sont les victimes en raison de leur habillement «  trop occidental  ».

Difficile de se montrer rétif à un tel programme. Protéger qui que ce soit contre ce que peut susciter l’expression de sa différence est plus que louable. Quant à profiter d’une énième agression qui touche une représentante d’une communauté déjà pas mal stipendiée pour déclarer envisager des mesures aptes à endiguer l’acte inverse… C’est, comment dire, un peu borderline, non? Du genre : « ouais bon, y en a une qui se fait lacérer au couteau parce qu’elle porte un voile et donc qu’elle est « arabe », c’est pas top top, mais bon, quand même hein, tout le monde sait bien que c’est les « arabes » qui sont coutumiers du fait », ou alors : « on sait tous combien il est difficile, voire dangereux, dans « certains quartiers »** de se promener en short ou en jupe, faut pas s’étonner que certains se rebellent », ou alors pourquoi pas : « si l’arabe voilée est voilée c’est parce que sa communauté l’oblige à porter un voile et aussi elle l’empêche de travailler et si elle travaillait elle se serait jamais retrouvée à se balader à Anderlues avec un voile à cette heure-là »…

Alors, oui, évidemment, tout ça c’est pas dit. Comme aussi, ne sont jamais nié les faits. On ne dit pas que cela n’a pas eu lieu. Comme on ne revient pas sur les circonstances. On se contente de n’en rien dire vraiment. On ne nomme pas. Plus fort encore : on ne nomme pas l’acte qui a eu lieu – l’acte islamophobe, l’acte de « l’autochtone » contre « l’allochtone » -, on en fait l’occasion de nommer ce qui, à ce moment-là, n’a pas eu lieu – l’acte « anti-blanc », l’acte de « l’allochtone » contre « l’autochtone ». Et ainsi, on fait mouche deux fois : on invisibilise l’acte réel, qui a bien eu lieu, et on actualise celui qui est fantasmé. L’arabe agressé devient l’occasion de renforcer la chimère de l’arabe agresseur. En toute décontraction, le voile déchiré devient ainsi l’occasion de défendre le port de la chemise brune. C’est dégueu. Mais c’est super efficace…

*l’islamophobicwashing n’est jamais aussi efficace que quand il est pratiqué par une « jeune femme issue de l’immigration étiquetée NVA ». La NVA, parti qui oeuvre activement au retour de la chemise brune, l’a très bien compris.

**le « certain quartier » est majoritairement « arabe », « turc », « maghrébin »…

***Oui oui, on sait. Ce blog est censé être en vacances. Mais bon…

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Du jambon, des points et des contrepoints. https://www.librairie-ptyx.be/du-jambon-des-points-et-des-contrepoints/ https://www.librairie-ptyx.be/du-jambon-des-points-et-des-contrepoints/#respond Wed, 15 Oct 2014 10:11:49 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=4621

Lire la suite]]> sangIl y a peu,le nouveau ministre de la police du riant Royaume de Wallonie-Flandre, y allait d’un « Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons. » qui souleva un timide mascaret tout juste indigné en flandre et un tsunami outré en wallonie (oui, les minuscules sont voulues).  A cela, il répondit ceci :

A aucun moment, je n’ai soutenu la collaboration de quelque manière que ce soit. On ne peut justifier la collaboration. Ce fut une erreur historique avec de lourdes conséquences.

Nous pourrions nous étendre encore sur ce « Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons. »  On pourrait rappeler que, effectivement, on a tous des « raisons » de faire quelque chose.  Que rien de ce que nous faisons n’échappe à une « raison ».  Inconsciente ou non.  Morale ou pas.  Bonne ou mauvaise.  C’est donc un fait auquel rien n’échappe.  Une évidence, donc.  Nous pourrions alors insister qu’il existe une différence irréconciliable entre un fait qui ressort de l’évidence et le fait de l’exprimer.  Que ce n’est pas parce que, effectivement, nous avons tous des « raisons » de faire quelque chose (mettons, de manger par exemple, ou de nous curer le nez méthodiquement chaque matin), que nous en faisons état.  Et que, finalement, dire une évidence (commettre un truisme) déborde toujours ce qui en est dit.  Et que sous l’apparence de l’énoncé de la logique implacable du « tout le monde a toujours des raisons de faire quoi que ce soit » se logent d’autres « raisons »…  Mais bref.

Dans le communiqué ci-dessus, présenté comme une clarification et venant clore tout débat, figurent des points.  La fonction du point, qui est d’arrêter la phrase, de la laisser respirer, de césurer un récit, de marquer des temps, laisse bien souvent la phrase comme prise dans la gangue du point, encadrée par celui-ci.  Sa fonction, qui est de rythme, peut créer du souffle et surtout de l’abrupt.  Le point clôt.  « Ma phrase se termine.  Je me suis exprimé.  Tout dehors à ce qui a été dit et terminé par un point serait de l’ordre de l’interprétatif.  Et donc déborde le cadre de ce que j’ai exprimé. »  Mais ici, le point clôt tôt.  Pourquoi l’erreur est-elle historique?  Quelles sont ces lourdes conséquences?  Et pour qui sont-elles, ces conséquences?  Pour ceux que les collaborateurs flamands ont déporté?  Pour les juifs dont les collabos fermaient les portes des wagons?  Si cette interprétation est possible, d’autres également.  Ne serait-ce pas aussi le collabo flamand qui a du payer cher ses actes, ostracisé cinquante ans durant?  N’est ce pas le mouvement flamand qui a du pâtir de son choix d’épouser (épousailles de raison) les thèses finalement vaincues?  Autrement dit, cette fameuse « erreur historique » ne serait-elle pas une erreur stratégique?  D’un discours semblant fondé sur l’éthique, on glisse alors vers des paradigmes logiques.  Avec les mêmes mots.  Tout dépendant de ce que le lecteur loge dans ces fameux points.  Et, bien entendu, en laissant à l’intéressé toute liberté de se défendre d’une interprétation qui, suivant le public devant lequel il se trouve à ce moment-là, ne lui conviendrait pas.  Le fait comme point de départ, et le point comme art.

A l’art du point, nous privilégierions son oubli.  Ou plutôt son remplacement par des prépositions.  Du style :

Le nouveau chef de cabinet du ministre de l’intérieur (et donc en charge de la police fédérale) Jambon (par ailleurs membre du VVB) est ce chauffeur de Porsche, garée en contravention, dont l’immatriculation était illégale et qui ne sera pas poursuivi pour ces faits par la police.

Ou encore :

Le nouveau secrétaire d’état à l’immigration Francken a été ce week-end l’une des vingt personnes invitées à l’anniversaire de Bob Maes qui créa le VMO, dont une des tâches était la bastonnade d’étrangers.

A l’art du point, nous préférons celui du contrepoint…

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Le bleu, la belle et son cerveau. https://www.librairie-ptyx.be/le-bleu-la-belle-et-son-cerveau/ https://www.librairie-ptyx.be/le-bleu-la-belle-et-son-cerveau/#respond Thu, 22 May 2014 13:34:51 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=4185

Lire la suite]]> KakouLa campagne électorale s’achève.  Et au vu des dernières escarmouches et ruades des candidats, on est un peu soulagé.  Après le discours adressé aux masses wallonnes du nationaliste en chef au sourire chafouin et au regard bilieux à partir des locaux d’une chaîne privée comme s’il nous parlait du palais de Laeken, après la campagne d’un parti catholico-humaniste tout entier dédié à la mobilité (pendant qu’un des membres de leur clergé s’occupait d’avions, un autre diacre s’intéressait au problème épineux du skate), après les conseils cuisine d’une bleue aux traits et patronyme asiatiques (forcément des crevettes au curry), après cette révélation d’un ministre des affaires étrangères : la pédophilie c’est parce que le PS, après tout cela (et on en passe), force nous est de constater que, oui, l’annonce de cette ingénue était propitiatoire : on a bien touché le fond.

Hier, nous sommes encore tombé sur ceci.  On ne va pas se perdre trop dans une exégèse de la chose.  La vulgarité de celle-ci, sa bêtise tautologique, son incapacité à cacher sous un humour douteux le vide abyssal d’une pensée (y en a t’il seulement une!) et, aussi, une certaine lassitude, nous fatiguent plus qu’elles ne nous stimulent.

Plus intéressant en revanche nous a semblé le « récit de vie »  de la même Assita Kanko.  Hormis le fait qu’il se présente, dans ce journal, comme un article et non comme ce qu’il est réellement ; une tribune, un storytelling bêtifiant, un conte (le « il était une fois » ne dit rien d’autre) et sur lequel on ne s’étendra pas, il révèle surtout qu’à vouloir jouer sur tous les tableaux, à vouloir se présenter pour ce qu’on est surtout pas, on finit souvent par s’emberlificoter les pinceaux rhétoriques. On compose, à grands renforts de neurones (le peu du moins à disposition) une histoire poignante, issue du personnel, de l’expérience, et destinée à appuyer un projet et on se retrouve à en saper les fondements même.  On en vient à faire deviner le contraire de ce qui est proclamé haut et fort.  N’est pas romancier qui veut.

Ainsi, la « belle » se présente comme un produit de l’intégration mais de l’intégration individuelle.  Une intégration qu’elle ne doit qu’à elle-même, qu’à son opiniâtreté.  De celle qui n’est pas liée à un accueil mais se gagne avec les coudes.  Elle s’érige en exemple, non d’un processus collectif mais, subtilité, de sa faillite.  Son cas d’intégration devient alors d’autant plus exemplaire qu’il ne doit rien au collectif.  Eloge de l’individualisme, son parcours (comme le discours qu’elle tient à son encontre) est l’expression affirmée d’une volonté de puissance.  Et l’amène, superbe et magnanime, à ce coup de génie : « Ce que j’ai réalisé par l’exercice de ma liberté doit être imposé à d’autres ».  D’autres auxquels on ne suppose donc de facto pas les mêmes capacités, ni envies, ni aspirations, celles-ci devant lui être imposées.  « Voyez j’ai été libre!  Et c’est cet exercice de ma liberté qui m’a faite telle que je suis!  Et qui me légitime dans la restriction de la liberté d’autrui! ».  La valeur de celle-ci ne se jaugeant bien entendu qu’à la mesure du portefeuille…

Bien sûr, on est libre de ne parler, par exemple [ce n’est qu’un exemple, cela va de soi], que le turc, mais si on ne trouve pas un emploi, alors il ne faut pas se plaindre. Or, c’est quand même sur mon salaire que l’on prélève de quoi entretenir celui qui a choisi de ne parler que le turc… 

Mais aussi, la belle ne peut pas qu’être belle.  Il lui faut un cerveau.  Et un qui fonctionne.  Et quelle meilleure preuve d’en être l’heureux dépositaire que de lire.  Car oui, quand bien même ils ne lisent probablement pas, nos penseurs du MR savent pertinemment qu’il est encore convenu d’associer intellect et livre.  Donc, la belle lit.  Et que lit-elle?

Car elle a la tête bien faite et bien pleine, Assita : elle cite de Beauvoir, sa grande référence, mais aussi Rousseau, Voltaire, Diderot, Hemingway, Nothomb.

Ouch!

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Prends ça dans la tronche! https://www.librairie-ptyx.be/prends-ca-dans-la-tronche/ https://www.librairie-ptyx.be/prends-ca-dans-la-tronche/#comments Sat, 23 Nov 2013 10:04:23 +0000 http://www.librairie-ptyx.be/?p=3600

Lire la suite]]> bangIl y a quelques temps nous fut commandé par un de nos clients un livre « Les rites de passages » aux éditions de L’Harmattan.  Sachez, pour bien nous faire comprendre, que les livres de l’Harmattan nous sont livrés par un intermédiaire (Nord-Sud), cette démarche nous étant imposée.  Après trois semaines d’attente patiente, faites de rappels à notre distributeur dont nous relayions les explications désolées à notre client, ce dernier décide d’envoyer un mail à l’éditeur en question. Voici leur échange de mail à partir de la première réponse de l’éditeur :

 

Monsieur,

Suite à votre mail du 09.11.13 concernant la difficulté de recevoir
l’ouvrage « Rites de passage », pourriez vous nous indiquer la
dénomination de votre librairie préférée que l’on puisse voir d’où vient le problème.
Cordialement,

Monsieur X

HARMATTAN.

 

Bonjour Monsieur,

Je vous livre le nom et l’adresse de mon librairie : il s’agit de la librairie PTYX 39 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles.  Je vous remercie de votre réponse et de la suite efficace que vous donnerez à mon message.

Bien à vous.

Monsieur R.

 

Monsieur,

Malheureusement, nous ne travaillons pas avec cette librairie alors que nous travaillons avec plusieurs autres à Bruxelles, mais, pour vous être agréable, nous pouvons vous l’envoyer en vous offrant les frais de port.  Si cela vous convient, vous me communiquer vos coordonnées de livraison et de facturation afin de vous envoyer un devis.
Cordialement,

Monsieur X

HARMATTAN.

 

Bonjour Monsieur,

Excusez-moi de ne pas avoir répondu à votre aimable proposition.  Il s’avère qu’après un long délai d’attente, la librairie PTYX chez laquelle je fais mes achats a enfin reçu ce vendredi dernier l’ouvrage en question.  Cela étant, même si j’avais du attendre davantage, en aucune façon je ne vous l’aurais commandé pour les raisons suivantes:

1. Vous avez supposé que je n’étais qu’un consommateur potentiel, et non un vrai lecteur,qui n’a qu’une obsession en tête, à savoir obtenir son livre et peu importe les moyens. C’était un peu naïf de me prendre pour ce genre de consommateur.
2. Libraire n’est pas votre métier. Vous êtes bien éditeur?
3. En me proposant de me l’adresser au prix éditeur France et franco, vous faites des gains sur le dos de vos partenaires et à leur insu. Economie de la remise aux alentours de 40% que vous consentez à votre diffuseur-distributeur Nord Sud et non seulement vous faites rater une vente à un libraire de qualité, mais en outre, dans la mesure où il recevra parce que commandé l’ouvrage qu’entre temps vous m’aurez vendu, il lui sera impossible de le retourner à Nord Sud. Double peine!!!
4. Nous n’avons pas la même conception de la commercialisation du livre. Il est navrant que ce soit un simple lecteur qui dut vous l’expliquer.
5. Vous préférez favoriser les supermarchés du livre et de l’électroménager type Fnac ou Amazon ou encore ce que vous considérez comme des poids lourds de la librairie.
6. Par votre politique commerciale vous participez de l’oeuvre de destruction du tissu de la librairie tant en France qu’en Belgique.Et le pire, à mes yeux, réside dans cette attitude, cette posture (O vous n’êtes pas seul parmi les quelques 5000 éditeurs répertoriés en France si l’on en croit Livre hebdo) qui consiste à pleurer à chaudes larmes sur la disparition des librairies et dans le même temps, dans la coulisse d’en être l’un des acteurs sans scrupules.
Aussi, cher Monsieur, comme vous le voyez, il y a un fossé, un abîme dans nos conceptions de la commercialisation du livre.
Pour moi le livre n’est pas une marchandise.
Pour vous……
Je vous souhaite une belle journée et vous salue cordialement.

Monsieur R.

 

Conclusion : Nos clients ont du mordant…

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