Créer une maison d’édition en débutant par Mallarmé est la bâtir sur un socle solide. La consolider encore avec des textes d’entre autres Amelia Rosselli, Aris Alexandrou ou Inger Christensen est sans contexte signe qu’on ne transigera pas sur la qualité des matériaux. Mais le matériau du livre n’est pas que la pensée, éthérée, du poète. Le livre est d’encre et de papier. Et cela Isabella Checcaglini, dans la droite ligne d’un Mallarmé (qu’elle connaît très bien), l’a parfaitement saisi. Sans fétichisme aucun, mais avec une constante et patiente obstination, elle construit ses livres. Chaque texte est intrinsèquement autre. Et la matière, sans laquelle aucun n’accède au lecteur, doit donc être autre aussi. Chacun des livres d’Ypsilon est donc un espace en lui-même, où typographie, encre, appareil de notes, couleurs, illustrations, papiers, forment un écrin d’où le texte peut atteindre le lecteur dans sa singularité.
Nous vous ferons découvrir cette foisonnante maison tout au long de ce mois, au travers de son catalogue que vous pourrez découvrir chez nous, d’une exposition de certaines pièces rares (et très très alléchantes) et d’une rencontre avec la passionnante et passionnée éditrice.