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Vieux brol 2 : « La cité de Dieu » de Saint-Augustin. Part.1.

Cité de dieuNe subsiste bien souvent de certains livres, dans nos esprits assommés par la « nouveauté  » , qu’une vague idée, que le souvenir lointain (et bien souvent déformé) de commentaires.  N’en surnage que l’impression d’un déjà connu, d’un déjà lu, qui les fait irrémédiablement verser dans les limbes de ce qui n’est définitivement plus à lire.  D’où l’idée de cette série de chroniques de retours aux textes lus.  Sans commentaires.

Ce que vous attendez de votre sécurité, ce n’est pas un état en paix ; c’est la débauche tranquille.

Combien préférable serait que dans un temple consacré à Platon on donnât lecture de ses livres.

Ils sont plus furieux d’une exploitation qui ne va pas que d’une vie, comme si le souverain bien était, pour l’homme, d’avoir tout bon, sauf soi.

Je laisse de côté, bien sûr, les phénomènes plus surprenants que nuisibles : les boeufs qui parlent, les reptiles volants, les poules et les femmes qui passent à l’autre sexe, et toutes choses de ce genre qu’on trouve dans leurs livres, non point de fiction mais d’histoire.

C’est pourquoi, sans la justice, que sont les royaumes, sinon des bandes de brigands? [...] N’est ce pas une troupe d’hommes, commandée par un chef, soudée par un pacte social, partageant le butin selon une loi voulue par elle?

Comment le faible ou l’ignorant échapperait-il aux tromperies conjuguées des princes de la cité et des démons?

Retranchez la jactance : que sont tous les hommes sinon des hommes?

pas d’avantage vivre et comprendre ne font deux, comme s’il pouvait vivre sans comprendre ; et pas davantage enfin comprendre et être heureux ne sont pour lui deux choses, comme s’il pouvait comprendre et n’être point heureux.

Mieux vaut, en effet, un bonheur dans le temps qu’une éternité de misère.

mais ce qui surpasse tout motif d’émerveillement, c’est que l’homme ait pu découvrir la nature divine et la produire.

Savoir si l’homme peut être tout à la fois heureux et mortel, c’est entre les hommes un grand sujet de discussion.

Dès lors que les authentiques sacrifices sont les oeuvres de miséricorde, envers nous, envers le prochain, que nous accomplissons pour Dieu, les oeuvres de miséricorde n’ont d’autres fins que de nous affranchir du malheur et, ainsi, de nous rendre heureux.

C’est que les philosophes, en effet, ont le libre choix de leurs termes, et, sur les questions particulièrement délicates à entendre, ils ne se font pas scrupule d’offenser les oreilles pies.

Comment être heureux en effet, sans être?

Ce n’est donc pas un évènement récent et nouveau qu’un monstre naisse sous le soleil.

si toutefois on peut appeler vie ce qui est davantage une mort, tellement essentielle que l’amour de cette mort fait craindre la mort qui en délivre.

Saint-Augustin, La cité de Dieu, 411-427, La Pleiade, trad.  L.Jerphagnon, S.Astic, J-Y Boriaud, J-L Dumas, C Salles, H-P Tardif de Lagneau.

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